Si vous n’avez pas beaucoup d’expérience, ces coquelicots faciles à l’aquarelle seront un exercice très instructif, amusant, et avec de très beaux résultats à la clé !
Dans ce nouveau tutoriel d’aquarelle, nous explorons les fusions entre la peinture diluée et la peinture concentrée. Le principe est très simple, mais il suffit de ne pas avoir les bonnes informations pour avoir des difficultés inattendues. Aussi, moins vous avez d’expérience et plus je vous recommande chaudement de lire attentivement cet article avant de vous lancer dans la réalisation de ces petits coquelicots à l’aquarelle.
Une fois que vous connaîtrez les petites astuces que je vous partage ici, vous ferez de superbes coquelicots en quelques coups de pinceau !
1/ Le matériel pour peindre des coquelicots faciles à l’aquarelle
Le papier
Cet exercice peut s’avérer extrêmement difficile si vous utilisez un matériel inadapté, notamment au niveau du papier. J’en ai parlé à plusieurs reprises et je lui ai consacré tout un article avec sa vidéo de comparatif, le meilleur papier pour aquarelle dépend des techniques que vous souhaitez effectuer. Dans le cas de nos coquelicots, nous allons faire fusionner des zones très concentrées et des zones très diluées, ce qui nécessitera un papier 100% coton.
En effet, le papier en coton est celui qui gère le mieux ces variations d’humidité et vous permettra d’obtenir de jolis fondus tout en douceur. Le papier en cellulose aura tendance à créer des textures et notamment des auréoles.
Bon à savoir : Bien que j’ai utilisé du Fontaine pour ce tutoriel, le papier le plus facile pour éviter les auréoles parmi tous ceux que j’ai testés est le Fabriano Artistico. Pour ce type de peintures je vous recommande le grain fin et le 300g/m².


Les pinceaux
Je vous donne mes références de pinceaux pour info, mais le plus important c’est que vous en ayez un pour apporter une bonne quantité de liquide, et un autre pour poser de la peinture très concentrée (donc une faible quantité de liquide). Ceux que j’utilise dans cette démonstration sont :
- Pinceau à lavis Da Vinci Casaneo n°0.
- Pinceau rond Kum « Memory Point » n°5.


L’aquarelle
Peu importe votre marque d’aquarelle, mais sachez que plus votre peinture est haut de gamme, plus elle sera pigmentée. C’est le secret pour de superbes effets dans ce type de tableaux car cela crée un contraste important entre la zone de peinture bien concentrée et la zone plus diluée.
Choisissez un rouge chaud (cadmium clair, pyrrole, écarlate, vermillon..) ; un rouge froid (carmin, cadmium foncé, alizarine cramoisie…) ; un jaune chaud (jaune doré, jaune persan, jaune safran..) ou un orange, et un vert, de préférence assez foncé (vert de pérylène, vert de vessie + outremer, autres)




Peindre les coquelicots à l’aquarelle
Pour ce tableau tout en fraîcheur, il s’agit de limiter les détails au strict minimum. En fait, on peint surtout la silhouette des pétales, et on la remplit de couleur.
Le principe est simple et on l’a déjà étudié dans plusieurs tutoriels (tulipes à l’aquarelle, échinacées à l’aquarelle) : Il s’agit de poser une couleur très concentrée sur le papier, de rincer son pinceau, de retirer l’excédent de liquide sur un papier absorbant, et de créer une touche très transparente juxtaposée à la précédente. La zone concentrée et la zone diluée forment un pont, les bordures de fondent, la magie opère.
Pour un bel effet, pensez à varier la couleur : On ajoute un peu de rouge froid dans la zone très concentrée, et un peu de jaune dans la zone très diluée, pour maximiser l’effet ombre/lumière.
Ajoutez la tige avec un vert sombre posé au pinceau nerveux. Pour un rendu fin, posez le pinceau sur le bout de la pointe, effleurez à peine le papier. Si votre peinture est trop diluée, le tracé risque d’être trop large.

Points de vigilance
Les problèmes peuvent survenir au niveau des points de contact entre les zones d’humidité différentes. J’insiste donc sur l’importance de retirer l’excédent d’eau de son pinceau avant de l’appliquer sur le papier s’il doit entrer en contact avec un pétale ou une tige encore humide. Plus vous libérez de liquide, plus celui-ci est susceptible de créer une auréole.
Si vous avez trop de mal à peindre dans esquisse, ne vous privez pas et prenez le temps de dessiner vos pétales avec un graphite léger. Chaque chose en son temps, vous réessaierez la peinture sans esquisse un peu plus tard.
Pensez à garder quelques blancs, qui apporteront de la lumière. Le plus simple et efficace est de laisser quelques bouts de liserés blancs en guise de séparation entre deux pétales, ou sur la bordure d’un repli.

Peindre les boutons et les capsules des coquelicots
Cette fois-ci, au lieu de commencer par le clair et d’ajouter le foncé, je vous propose de faire l’inverse : Commencer par poser un vert additionné de jaune et bien dilué.
Formez en quelques coups de pinceau la silhouette du bouton ou de la capsule. Au pinceau nerveux chargé de vert foncé, ajouté les zones concentrées : Sous le bouton, et au-dessus de la capsule pour former le stigmate persistant (le « petit chapeau »).

Continuez à vous exercez ! Je vous conseille de suivre mon cours sur la peinture à l’aquarelle dans l’humide pour dompter le cycle de l’eau du papier.
